Une école française des Relations internationales ? La perspective badienne en RI
dans Delphine Allès, Romain Malejacq et Stéphane Paquin (dirs.), Un monde fragmenté. Autour de la sociologie des relations internationales de Bertrand Badie, Paris, CNRS éditions, 2018.
À partir des années 1990, le programme doctoral de Sciences Po Paris proposait une perspective distincte de l’étude des relations internationales de celle prévalaient aux États-Unis. L’auteur de référence incontournable de cette perspective était le professeur Bertrand Badie. Pour les spécialistes de la théorie des Relations internationales (RI), la perspective badienne des relations internationales était en rupture radicale avec l’approche dominante en théorie des relations internationales. Elle était multidisciplinaire, hyper-pluraliste, multipliait les niveaux d’analyse, était favorable à une sociologie historique interprétative sur le temps long, empirique et axée sur les cultures et les systèmes de sens. Cette perspective pouvait même être caractérisée de « théorie critique, » en marge des approches dominantes, par les spécialistes américains des relations internationales au même titre que la perspective néo-gramscienne de Robert Cox ou de l’École britannique de l’économie politique internationale de Susan Strange. Paradoxalement, à Science Po, la sociologie historique badienne des relations internationales faisait figure d’approche dominante. Il existait bien des débats entre chercheurs, mais, de l’extérieur, les similitudes semblaient plus importantes que les divisions…
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