Renégociation de l’ALENA: déclarations incendiaires en vues
Journal de Montréal
Publié le 13 août 2017
OTTAWA | Déclarations incendiaires, coulage d’informations sensibles, désinformation. Ça va jouer dur dans les prochaines semaines alors qu’on s’attend à ce que les Américains tentent de déstabiliser le Canada au début de la renégociation de l’ALÉNA
« Ce ne sera pas une négociation comme les autres, lâche d’emblée le négociateur en chef pour le Québec, Raymond Bachand. Il y aura beaucoup de rebondissements par des déclarations spectaculaires venant d’industriels américains, de la Maison-Blanche ou du Sénat. »
Une première ronde de négociation se déroule sur quatre jours à Washington à partir de mercredi.
Dans le tordeur
Le président Donald Trump a promis de réformer l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qui unit le Canada, les États-Unis et le Mexique.
Cette entente, en vigueur depuis 1994, a éliminé la plupart des barrières au commerce entre les trois pays, ouvrant ainsi le très lucratif marché américain aux entreprises québécoises.
Or, pour Donald Trump, cet accord est un « désastre » pour les États-Unis, qui ont perdu, selon lui, des milliers d’emplois principalement au bénéfice du Mexique.
Mais dans les derniers mois, le Canada aussi est passé dans le tordeur du président en raison de pratiques commerciales canadiennes « injustes », a-t-il tonné.
Il a fort à parier que le locataire de la Maison-Blanche et les lobbies américains vont multiplier leurs coups de gueule sur les réseaux sociaux et dans les médias à l’encontre du Canada durant les négociations, prévient M. Bachand.
« Il va falloir prendre ces déclarations avec respect, mais sans se laisser distraire », confie l’ancien ministre du gouvernement de Jean Charest, en précisant que les envoyés canadiens devront réagir avec « calme ».
L’économiste Stéphane Paquin est du même avis.
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