Le Canada devrait se concentrer sur l‘ALENA de l’après-Trump
Le Devoir
Publié le 27 janvier 2018
Le Canada et le Mexique doivent prendre garde, dans leur défense de l’ALENA, de s’aliéner l’ensemble des Américains tout comme d’accepter n’importe quoi dans l’espoir de sauver coûte que coûte l’accord. Après tout, Donald Trump ne sera pas éternel.
Il ne faut pas se raconter d’histoire, a averti le sous-ministre mexicain au Commerce, Juan Carlos Baker Pineda, lors d’une table ronde organisée vendredi par le Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM). La renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), dont la sixième ronde doit se poursuivre à Montréal jusqu’à lundi, pourrait très bien échouer. « Si l’un des pays veut partir, il le fera. On ne peut rien faire contre cela », a-t-il dit, faisant référence aux États-Unis, dont certaines des demandes « sont simplement inacceptables », selon lui.
La seule chose à faire pour le Canada et le Mexique, dans un tel contexte, est de rappeler que beaucoup de progrès ont déjà été réalisés depuis le début des négociations, en août, et de continuer, pour le reste, d’essayer de se montrer « créatifs » dans la façon dont on pourrait accommoder malgré tout le camp américain. « Mais ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de bricoler coûte que coûte des solutions qui ne seraient pas dans notre intérêt commun à long terme. Nous devons penser à long terme. »
Et tant pis si cela doit se conclure, malgré tout, par un échec, a déclaré le haut fonctionnaire mexicain. « Il y aura un jour un autre président à la tête des États-Unis, qui défendra une autre politique commerciale. » C’est pourquoi il faut savoir garder le contrôle de ses émotions et éviter de « s’aliéner la population américaine dans son ensemble ».
CONTACT
4750, rue Henri-Julien, Bureau 5067
Montréal (Québec) H2T 3E5
CANADA