La démondialisation n’est pas une panacée de Geneviève Dufour et Stéphane Paquin
La Pressse +
Publié le 10 avril 2020
Face à la crainte d’une pénurie de certains produits, plusieurs remettent en question le modèle économique existant, basé en grande partie sur le libre-échange.
La crise de la COVID-19 a ainsi accentué, notamment au sein du gouvernement du Québec, une prise de conscience de notre dépendance extrême aux autres et de l’importance de maintenir la production locale de certains produits stratégiques.
La crise de la COVID-19 fait donc prendre conscience de notre fragilité à assurer l’approvisionnement de certaines marchandises et la nécessité de demeurer souverain en certaines matières. Les secteurs de l’énergie, du transport, de l’éducation, de la défense et de la santé devraient assurément être protégés du jeu de la libéralisation des échanges. La bonne nouvelle, c’est que les règles du commerce international permettent déjà aux États d’éviter la libéralisation des échanges dans ces domaines, voire d’invoquer des exceptions pour temporiser les impacts de la mondialisation si nécessaire.
Le secteur agroalimentaire devrait aussi pouvoir échapper aux règles du commerce international. Si le régime juridique en la matière diffère de celui applicable aux marchandises en général, il n’en demeure pas moins que la libéralisation demeure la règle. À ce titre, on peut espérer que la crise de la COVID-19 donne au gouvernement du Canada l’occasion de mieux comprendre l’importance d’éviter les concessions trop généreuses en matière agroalimentaire. En effet, chaque accord de libre-échange conclu dans les dernières années a été l’occasion de diminuer la protection accordée en la matière…
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