Politique internationale. Le bilan paradoxale de Jean Charest
Le Devoir
13 septembre 2016
La politique internationale du Québec sous le gouvernement dirigé par Jean Charest (2003-2012) présente un paradoxe. C’est en effet sous la direction d’un premier ministre résolument fédéraliste que la politique internationale du gouvernement québécois a été la plus dynamique.
L’héritage de Charest est important : la relance des négociations de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (AECG), l’Entente Québec-France sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, une nouvelle politique ambitieuse à l’égard des États-Unis, la participation du Québec au deuxième marché du carbone en importance au monde avec la Californie, la Western Climate Initiative. Aucun de ses prédécesseurs n’a participé à autant d’activités à l’étranger que Jean Charest.
Cette situation est paradoxale, car on pourrait penser qu’un gouvernement fédéraliste accepterait plus naturellement la primauté du gouvernement fédéral quant aux questions internationales ou chercherait activement à limiter la possibilité de conflits avec ce dernier afin de démontrer que le fédéralisme fonctionne. On peut aussi déduire qu’un parti fédéraliste serait nécessairement moins dynamique sur les questions internationales que ne l’est un parti souverainiste dont l’objectif fondamental est de faire du Québec un pays souverain.
Pourtant, les faits montrent le contraire. Sous le gouvernement Charest, non seulement l’ordre du jour international du Québec s’est-il considérablement bonifié, mais en plus le gouvernement du Québec a été très souvent en opposition avec la position du gouvernement du Canada pour des questions de politiques internationales d’importance notamment sur la question des changements climatiques.
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