Les conséquences d’un BREXIT sans accord
Le Devoir
13 février 2019
Le 15 janvier dernier, le Parlement britannique a rejeté l’accord transitoire sur le Brexit négocié avec Bruxelles. Theresa May a depuis redoublé d’efforts afin d’en arriver à une version amendée qui puisse générer une majorité parlementaire. Deux amendements potentiels ont été appuyés le 29 janvier, désignant la marche à suivre : le premier précise que le Parlement rejette l’idée d’une sortie sans entente, et le second que le « filet de sécurité nord-irlandais » doit être temporaire, ce que l’Union européenne (UE) refuse de garantir. Les pronostics vont donc bon train concernant la possibilité d’un report de la date d’entrée en vigueur du Brexit, le 29 mars, ou d’une sortie de l’UE, du marché unique et de l’union douanière sans accord transitoire.
Si cette seconde possibilité s’avérait, le Royaume-Uni et l’UE devraient, au mieux, en référer aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour régir leurs relations commerciales jusqu’à ce qu’une entente soit finalement conclue. Les conséquences en seraient potentiellement importantes, notamment parce que cela impliquerait le retour d’une foule de barrières tarifaires et non tarifaires appliquées au commerce des biens et services.
Bien que le commerce avec l’UE soit en recul relatif depuis vingt ans, il représente encore la moitié des flux commerciaux britanniques totaux. L’économie britannique souffre de plus d’un déficit croissant avec l’UE sur le plan du commerce des marchandises, qui s’explique notamment par sa dépendance envers les importations d’Allemagne. L’imposition de nouvelles barrières tarifaires et non tarifaires sur les exportations britanniques vers l’UE contribuerait à creuser ce déficit, en plus d’entamer le surplus commercial dont jouit le Royaume-Uni par rapport à l’Europe dans le secteur des services financiers et corporatifs…
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